Veillée funèbre à Felgenheim.

Hanz Karl Kramer von Felgenheim avait atteint un age canonique. Il avait fait plusieurs attaques et était mourant.

Les cloches de son village battaient à s'en rompre. Plusieurs centaines de personnes de toutes conditions se pressaient autour du modeste château de Felgenheim. L'excentrique et attachant notable s'en allait. Dans la chambre funèbre se tenait toute la famille du Comte. Il y avait son fils, Hanz, mais aussi sa fille Carice, qui avait épousé le fils Schlesien. On comptait d'autres personnes dans cette chambre. Il y avait bien sur Erwin Schlesien, son ami de toujours avec lequel il avait fondé le PNZ et engagé la Grande-Oeuvre. On comptait également les deux enfants Zabrucksi. Le vieil homme obése posa une main amicale sur leurs fronts.

- Recevez ma bénédiction chers enfants. Je regrette que votre père ne soit pas là. J'ai été si ami avec son père, votre grand-père. Nous avons fait les quatre cent coups ensemble à Zandhurst. Ah, je lui aurai survécu trop longtemps à ce vieux pirate incapable.

Zerge Schweitzer était là également.

- Cher ami, veillez sur l'oeuvre de ma vie. Mes restaurants, c'est ce dont je suis le plus fier. C'est le plus grand service que j'ai rendu au Zollernberg. Ah quel malheur, je n'ai pas pu me sustenter aujourd'hui ! Diem perdidi aurait dit Tituz !

Un vieux noble zaxon, chassé des terres, que Felgenheim avait voulu rendre au Zollernberg se moucha bruyamment.

- Allons, ne soyez pas triste cher ami. J'ai tellement reçu dans cette vie. Je n'étais destiné qu'à être un petit hobereau local comme mes aieux, et la Providence m'a fait servir le Zollernberg comme aucun de mes ancêtres ne l'avait jamais fait. Et je reçois la grâce de quitter cette vie dans mon cher petit village, dans un Zollernberg fort et pacifié. Et je laisse quantité de magnifiques mots d'esprits qui feront la joie des mémorialistes.

Personne ne releva.

- Ma chère épouse, je vous prierai de penser à l'anniversaire du Kronzprinz. C'est dans quelques jours, et je n'en ai jamais oublié un seul.
- Oui, Karl .. Vous lui manquerez, j'en suis convaincu. Quel malheur que le temps vous prenne ainsi, à lui et à moi.
- Le temps vous dites ! Le temps s'en va, le temps s'en va ma Dame / Las ! le temps non, mais nous nous en allons /Et tôt serons étendus sous la lame.
- Ronzard dit-elle en sanglotant.

Le curé de Felgenheim fit son apparition.

- Chers amis, chers enfants, ma bien-aimée, laissez-nous un instant, je vous prie, il est temps pour moi de recevoir les derniers sacrements. J'ai fait plusieurs faux-départs, je ne voudrais pas rater mon véritable départ.

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