Comité Skotinèque de Zotterdam

Alexander, lui-même, peinait à réaliser l'importance du grand mouvement d'idée qui s'était levé en Zollernberg. Ainsi était le peuple zollernois, alors qu'on le croyait endormi, il se réveillait subitement, et partait à la conquête des cœurs et du monde.

Un immense enthousiasme montait dans tous le pays pour la cause skotinèque. Les groupes, les factions, les partis se retrouvaient subitement les uns les autres autour de ce grand projet commun. La grande majorité des Zollernois avait été aveuglés par cette évidence. Pour les uns, la plus vieille démocratie du micromonde ne pouvait cautionner les actes d'un tyran sanguinaire, pour les autres, le peuple qui portait le mieux la foi zorthodoxe ne pouvait abandonner ses coreligionnaires.

La machine étatique était plus lente que l'émotion nationale. Déjà, de jeunes Zollernois avaient répondu son appel et se préparaient à rejoindre la résistance skotinèque. Dans chaque province zollernoise, les volontaires avaient formé une compagnie pour aller se battre. Alexander notait, non sans fierté, que c'était la compagnie du Silverstein, qui était la plus nombreuse. Venait ensuite celle de la capitale. Toute une classe de jeunes étudiants exaltés de l'Université s'était engagé d'un coup. Venait ensuite les jeunes Zabrückois.

Ces jeunes gens faisaient leur révolution, et partait avec tout l'enthousiasme de leur jeunesse, se battre pour une juste cause. Ils en piaffait d'impatience.

Afin de coordonner les efforts et d'encadrer un tant soit peu les Volontaires Zollernois, Alexander Lemberg avait crée le Comité Skotinèque. Il l'avait placé à Zotterdam, sa ville, qui pour une fois éclipsait Zozolulu. Le Comité était un groupe de pression. Il entendait pousser le gouvernement zollernois à un franc soutien envers les insurgés. Son financement avait été assurée par des dons de grande famille libérale, et Alexander qui était désormais leur coqueluche, en avait été élu président.

Alexander espérait que des initiatives similaires se créerait dans d'autres pays. Il savait, notamment en Belondor, que les opinions publiques bougeaient. C'était bien la pression des opinions publiques qui avaient conduit le Grand Saigneur à rétropédaler en catastrophe.

Comme beaucoup en Zollernberg, le bourgmestre de Kolstadt, Ludwig Meier, s'était trouvé une subite passion pour le Skotinos, hier peuple inconnu, aujourd'hui, fière nation zorthodoxe, outragée mais ardemment résistante.
Aussi, il avait rejoint le groupe de pression pro-skotinèque.