Demande d'audience auprès du Ministre du Trézor

Le Directeur Régional de Sabrevoix Zollernberg, Ernst Badenfeld, demande audience auprès du Ministre des Affaires Intérieures, ou de toute autres autorités en matière de transport ferroviaire.

Ernst Badenfeld était un homme d'âge respectable. Né d'un père zollernois et d'une mère édoranaise, il fut formé à Zandhurst. Après 5 ans de service dans l'artillerie de l'Armée Zollernoise, le jeune Capitaine rejoint Edoran, où sera embauché comme consultant dans l'industrie de l'armement. A une époque où les relations avec le Zollernberg sont tendues, Badenfeld fut recruté en parallèle par le Service d'Espionnage Edoranais, ce qui restera toujours confidentiel. Après la réconciliation zollerno-édoranaise, la Compagnie Sabrevoix, chez qui il avait atteint un poste dans la direction de la Société d'Armement Sabrevoix Burgond, le nomme Directeur de Sabrevoix Zollernberg, l'entreprise zollernoise, gérant les intérêts de Sabrevoix en Zollernberg.

- Monsieur le Duc, mes hommages. Si je me permet de vous demander audience, c'est pour vous faire part du projet de la Compagnie de prolonger le Transterranovien au-delà d'Aarosia. Le but étant d'atteindre Mallington en Armara, en passant par Klausbourg en Angmar, ainsi que par le Kolstein et le Silverstein. Nous pensons à un maximum de 3 gares en Zollernberg.

Nous attendons votre avis préliminaire ainsi que les avis de la CSH et d'Armara avant de réaliser une carte du projet.

Qu'en pensez-vous ?

Le Duc de Silverstein écoutait avec gravité comme savent le faire les hommes de sa race. Arrière-petit-fils, petit-fils, de premier ministre, fils de ministre, il était issu d'une des plus grande lignée ministérielle du pays, à la tête de l'une des plus grosse fortune du pays. Chez les Watersee on s'intéressait aux affaires de l'Etat et à la finance, comme d'autres se vouent à l'Eglise et à l'armée. Le duc tranchait cependant, formé sur les bancs de l'université, il avait été attaché à la maison civile du Grand-duc puis s'était intéressé aux affaires familiales assises sur différents secteurs économiques zollernoises. Le ministère du Trézor avait été un point de chute logique lorsqu'il avait remporté la circonscription de Zotterdam aux dernières élections générales.

Monsieur Badenfeld, nous sommes favorables à ce projet, qui relira le reste du Zollernberg au micromonde. Les villes de Kolstadt et de Zotterdam semble toutes indiqués, elles seront des portes d'entrée pour le réseau intérieur. La troisième gare pourrait être Port-Zaïd, port marchand dans le Kolstein, sur le Golfe d'Edoran. Avez-vous une carte du projet ? Afin que nous puissions pour notre part le valider.

Par ailleurs avant de prendre notre décision nous souhaitons savoir qu'elle sera le financement et le régime juridique du transterranovien. Enfin, devrons-nous standardiser nos voies ferrovières ?

Monsieur le Duc, la prolongation du TTN se fera probablement en direction d'Helvia, puis naturellement de Kolstadt et de Zotterdam. Mais dans cette configuration, une étape à Port-Zaïd semble être compliquée. Nous vous présenterons rapidement une carte.

Mmh je vois, en cas peut-être faudra-t-il passé par Zilverwald. Nous étudierons votre projet avec attention Monsieur. Nous plaçons une grande importance dans le désenclavement du Zollernberg qui reste finalement isolé de ses partenaires isolés. Nous y fondons de grands espoirs.

Que pensez-vous d'un arrêt à Furstenberg plutôt qu'à Zilverwald ? En effet, d'un point de vue touristique, une halte au bord de la Zilverzee semble beaucoup plus indiqué. Aussi le trajet Kolstadt, Furstenberg, Zotterdam sera plus direct et donc plus court.

- Cela me semble tout à fait indiqué. Voilà qui est pour le mieux !

Le Duc de Silverstein s'en réjouissait ; comme ministre du Zollernberg mais aussi pour lui même. Ses administrés et la puissante Hanze des Marchands de Zotterdam lui en sauraient gré aux prochaines élections. Il en était certain.

Ernst Badenfeld revenait au Ministère afin de parler du Transterranovien dont le chantier aller bientôt s'ouvrir, mais également d'un autre projet d'envergure qui avait déjà été évoqué en privé avec le Premier Ministre.


- Je demande audience auprès de l'Honorable Alexander Lemberg, Ministre du Trézor.

- Mes hommages Monsieur le Ministre, c'est une grande joie de revenir ici et un honneur de vous soumettre notre projet. Vous savez que la Compagnie que je représente en Zollernberg est celle de Störtebeker, artisan de la Triple-Alliance et de l'amitié zollerno-édoranaise, grand zollernophile. Ce n'est donc pas des investissements purement intéressé ni des opérations "colonialistes" que je souhaite vous soumettre, mais bien des projets s’inscrivant parfaitement dans l'alliance de nos deux pays, réciproquement profitable, à la fois en terme économique que politique, comme le fut la construction de la Ligne Gatline par notre Compagnie.

Tout d'abord sachez que le Transterranovien va enfin passer au Zollernberg selon le plan défini avec votre prédécesseur. D'ici une semaine le chantier débutera ici, mais aussi en CSH et en Armara. Le Zollernberg sera donc relier aux extrémités du continent par cette ligne ferroviaire rapide et luxueuse !

Ensuite, je vous soumets officiellement un projet de canal en Wasserland qui relierai les rives zollernoises du Krassee au Delta de Kreuzunbourg afin de contourner les chutes de Schaumsturz. Ce serait une révolution pour le commerce de nos nations sachant qu'au nord-ouest du Krassee se trouvent des ports belondaures et russlaves, dont le port d'Opessa. Nos services ont déjà réalisé des plans, mais je souhaiterai avoir votre sentiment sur l'idée de ce projet avec de vous les montrer. Qu'en pensez-vous donc ?

Ernst Badenfeld avait un débit de parole impressionnant, mais l'engouement de projet industriel zollerno-édoranais, ses deux patries, le rendait très euphorique et impatient.

Le ministre zollernois eut un sourire devant l'enthousiasme de son interlocuteur. Il l'invita à s'asseoir et lui servit à boire. Les Zollernois avaient l'habitude d'offrir une vozka à leurs invités, mais Lemberg n'était pas de ce bois-là. Il détestait le relâchement au travail, ainsi que l'alcool, qui abêtissait le meilleur des gentilshommes. Aussi, le Sieur Babenfeld dut se contenter de thé des Zindes.

- Je suis très heureux de pouvoir donner une suite à votre projet Monsieur Babenfeld. La préoccupation première de mon ministère est d'étendre le commerce zollernois. J'ai déjà fait ouvrir le canal de la Zpree aux navires étrangers, mais ce canal-là sera autrement plus fructueux. Comme vous l'avez souligné, ce canal serait appelé à devenir la première interface maritime entre le Zollernberg, la Russlavie et Edoran.

Pour autant, votre projet me semble pharaonique. Comptez vous ouvrir un canal qui aille en ligne droite de la Krazzee au fleuve Zolder, où comptez-vous aller jusqu'au delta du Kreuzeunbourg ? De même, quel est le prix que vous demandez pour ce chantier-là ? La Compagnie Sabrevoix a t-elle des intérêts dans le commerce maritime ? Si tel est le cas, mon gouvernement souhaiterait un prix inférieur au marché, contre des exemptions douanières pour trente ans pour vos navires empruntant les canaux zollernois.

Badenfeld se contentait aisément du thé, lui qui n'était pas du tout frustré par la prohibition édoranaise du fait de son poste en Zollernberg.


- Monsieur le Ministre, la Compagnie a effectivement beaucoup à gagner avec cette nouvelle voix commerciale. Nous ne demanderons que la gratuité totale pour les navires édoranais empruntant le canal. La construction se fera à prix d'amis, bien entendu, et devrait même être en-deçà du coût de la construction de la ligne Gatline. De plus, beaucoup de nos engins de chantier sont toujours sur place.

Je vous présente le plan prévisionnel. Le canal rejoint le Delta, mais ne traverse pas Kreuzunbourg, car la portion de fleuve dans la ville ne supporterai pas le trafic de navire de fort et moyen tonnage. Il y a également une jonction avec la confluence des deux fleuves en amont de la ville pour permettre éventuellement la remontée de navire sur les fleuves vers le nord et l'est.

Satisfait, le ministre répliqua.

- Soit, votre proposition nous sied, d'autant que le canal passera à proximité des marais désormais asséchés du Wasserland. Il contribuera ainsi à l'essor de ce territoire. Vous avez le feu vert de mon gouvernement, Monsieur Babenfeld. Adressez moi un prix rapidement, je débloquerais les crédits nécessaires, et vous pourrez commencez les travaux. Tenez moi régulièrement au courant.

- Nous sommes heureux Monsieur le Ministre d'être arrivé à cet accord ! Nos ingénieurs vont de ce pas effectuer les derniers relevés et nous vous donnerons un prix rapidement.

Monsieur le Ministre, je suis fière de vous communiquer le tarif de la construction du Canal du Wasserland. Il s'élève au montant modique de 700 millions d'Edos. Les modalités de règlement seront défini ultérieurement. Nous demandons l'autorisation d'envoyer nos bulldozers.