Markus Von Heizenberg

Le jour se levait à peine, et les rayons de l'astre solaire se reflétant sur la crête des vagues habillaient la Mer Océane d'une parure étincelante en ce beau matin du 23 avril, tandis que les marins du "Viktor-August", corvette marchande zollernoise en provenances des Zindes, s'affairaient pour préparer l'arrivée au port.

Les fiers drapeaux du port de Koenigzhafen claquaient au loin, tandis que les zollernois s'affairant sur les quais apparaissaient comme autant d'abeilles industrieuses, chacune vaquant à sa tâche précise, dans le dédale grouillant d'activité du marché, des hangars, cales de déchargement, et chantier navals qui assuraient à ce port sa renommée. On apercevait également les silhouettes impressionnantes des croiseurs sur le port militaire, signe de l'activité industrielle du Duché de Wasserland.

Accoudé sur le pont, fumant sa pipe en bois ouvragée obtenue auprès d'une tribu aborigène lointaine, Markus von Heizenberg paraissait plongé dans ses réflexions, entourée de volutes de tabac bleues qui s'estompaient dans le brise marine.

Il songeait aux long voyage qu'il avait accompli depuis l'obtention de ses diplômes à l'université de Whilelstaufen. Parti compléter ses thèses en géo-phyzique et en biologie appliquée, le jeune étudiant qu'il était avait parcouru le micro-monde de long en large, observant les courbures de la ligne d'horizon sous toutes les latitudes, déchiffrant les secret du ciel au sommet des montagnes, échangeant ses observations avec les nombreux compagnons de routes et scientifiques de toutes nations rencontrés ci et là.

Les contrées inconnues, les jungles profondes, les microcosmes cachés grouillant de formes de vies pour la plupart inconnues et d'espèces endémiques avaient étés une autre des découvertes plaisantes effectuées par Markus au cours de ses expéditions, et il songeait, rêveur aux secrets et merveilles qu'il avait pu contempler.

"Markus, nous arrivons, voulez vous assister au déchargement de nos effets?"

Ulrich Wiesler, son discret et fidèle compagnon de route, à qui von Heizenberg avait sauvé la vie lors de l'attaque d'un tigre lors de son premier séjour aux Zindes, se tenait à ses côtés, et le tira de sa torpeur. Von Heizenberg jeta un oeil autour de lui, tout en rallumant sa pipe.

Effectivement le "Viktor-August" commençait l'amarrage au quai principal, plusieurs marins tirant sur les filins qui rapprochaient peu à peu la coque de la corvette du quai qui allait devenir sa nouvelles demeure pour les semaines à venir.

"Non merci, mon cher Georg, commença Markus, je te laisse superviser le débarquement de nos bagages; tandis que je me rendrais au sous-gouvernorat pour régulariser notre arrivée, et faire les demandes de naturalisation nécessaires à notre retour dans la vie publique Zollernoise.

Ah qu'il m'est doux de retrouver notre cher pays. 5 Ans! 5 ans te rends-tu compte? Tant de choses ont dû changer en notre absence! Nous avons vécu de belle aventures ensemble, mais il était temps de rentrer chez nous. Et puis nous avons découvert tellement de richesses, de cultures et de plants inconnus, d'élevages exotiques ou de techniques nouvelles. Il était temps d'en faire profiter le Grand Duché."

"Sans oublier les nombreuses observations astronomiques que vous avez pu effectuer, ajouta Wiesler, et je pense que notre séjour au Swalbord fut tout autant fructueux."

"Tu as bien raison, termina Von Heizenberg; et nous avons encore beaucoup de travail pour classer et étiqueter les nombreuses découvertes dont nous ramenons des échantillons ou spécimens. Je te laisse superviser le déchargement et le transport vers la demeure de mes ancêtre, à Kreuzunburg. Je me rend quand à moi au sous-gouvernorat pour régulariser notre retour."

Et tandis que les marins, sous les directives précises et efficaces de Georg Wiesler s'affairaient à décharger les nombreuses caisses qui émergeaient des cales du "Viktor-August", qu'elles soient lourdes, rembourrées avec soins, ou percée de trous; Markus Von Heizenberg se rendit d'un pas décidé vers le centre ville, foulant de nouveau le sol natal du Wasserland.

Arrivé devant le sous-gouvernorat, il se présenta et suivi un fonctionnaire zélé jusqu'à son bureau où il remplit les formulaires de naturalisation pour lui et Georg.

"Zollernberg, nous voilà!"