Prise de possession nationalizte.

Escortés par un bataillon de soldats, le responsable de la section ligueuse de Zozolulu, Hans Schnipützel et le général Von Mendel commandant des forces zollernoises dans les Zorcades, se présentèrent au gouverneur de province, le comte Bellingshausen.

- Monsieur le gouverneur, en vertu du décret sur la destitution du pouvoir d'ancien régime du 14 mai 2012, je vous somme d'abandonner votre poste. C'est moi qui commande désormais.
- Je ne reconnais point la République, je n'en ferais rien tant que je n'aurais pas reçu d'ordres du Grand-Duc.
- Le Grand Duc a abdiqué Monsieur. Le pouvoir légal est désormais exercé par le commandant supérieur de la République Provisoire du Zollernberg.

Le Comte Bellingshausen réprima un tremblement, il regarda en direction de Mendel comme pour y trouver un appui.

- Je .. je ne ferais point cela. J'obéirais au Grand-Duc, et à lui seul.
-Monsieur, soit vous obéissez aux ordres, soit vous êtes mis aux arrêts.

Devant la menace, le vieux Bellingshausen sembla retrouver un peu de contenance et hurla d'un voix un peu rendue aiguë par la fureur ( ou la peur ?)

- C'est de la haute trahison ! Je n'y participerais pas ! Mendel, vous rendez vous compte de ce que vous faites ? Que vous-ont ils promis, vil traitre ?!

Von Mendel n'osa pas répliquer " le bâton de feld-maréchal !" et fit un geste discret à ses soldats. Ceux-ci se saisirent de l'ex gouverneur.

Avec toute l'aisance des parvenu, Schnipützel se vautra dans le fauteuil laissé vide. Mettant les pieds sur le bureau, il alluma un cigare.

- Mendel ! Allez ralliez le commandant de la garnison de Zozolulu, ensuite allez cueillir la Grande-Duchesse en sa villa. Ah, et envoyez un message à Kûlloth. Nous tenons les Zorcades, elles sont sous son commandement.

Marialyn se demandait si elle serait un jour heureuse. La vie, si conciliante avec certains, ne cessait de lui mettre des embuches sur son chemin. Elle avait déjà du souffrir la perte de ses parents, elle ne s’en était jamais relevé. Des années terribles avaient suivis, la jeune femme avait plusieurs fois penser se donner la mort mais la vie avait été la plus forte. Elle avait écarté les difficultés et avaient justement châtié les coupables. Par la suite, on lui avait enlevé le seul homme qu’elle avait aimé. Plus forte que dans sa jeunesse, Mariayn en était revenue. A cette époque, elle pensait avoir définitivement vaincu le Dieu Zerpent, mais cruellement, il se rappelait à elle. Aujourd’hui, elle ne risquait pas seulement de perdre titres, palais et hommages, mais la vie.
Comme face à toutes les adversités rencontrés, Marialyn s’était laissé un temps aller au désespoir puis avait pris les devants. La peur avait fait sortir la louve du bois.
En entrant dans l’Hôtel du commandant de la garnison de Zozolulu, le colonel Linz, elle était toute prise de tremblements, puis elle avait aperçu sur le bureau sa proclamation. C’était un bon signe. En ces termes, elle s‘exprima.

- Colonel, Me reconnaissez-vous ? Je suis Marialyn de Klausburg, Grande-Duchesse de Zollernberg.
- Oui, Madame la Grande-Duchesse.

Le seul ajout de son titre défit le noeud qui nouait son ventre. Linz était avec elle, tout n’était pas perdu.
Avec toute l’autorité dont elle était capable, Marialyn reprit.

- Colonel, j’attends de vous que vous me fassiez allégeance.
- Madame, je vous assure de mon soutien au nom de tous mes hommes. Vous ne rencontrerez aucune opposition, vous avez ma parole. Nous sommes les dévoués serviteurs de votre famille.
- Colonel, je veux que les traitres soient capturés vivants.
- Il en sera ainsi. Nous rendrons les Zorcades au Zollernberg.

Et l’assistance de s’exclamer, Vive le Zollernberg, Vive Louis Ier et sa vertueuse épouse !