Entrevue avec le Sieur Gatline

Visiblement pas ravie de son logement de fonction, Edorel arriva, ronchon au palais grand-ducal ou son employeur le fit quérir. Boitant plus que d'habitude (suite à une mauvaise chute à Kreuzeunbourg), il se dit que finalement il préférait son chez lui à Zozolulu plutôt que cette endroit qui lui semblait être malsain. Un gouvernante nympho, des soubrettes jeunes, manquerait plus que l'endroit lui serve de garçonnière pendant que j'ai le dos tourné.
Et en plus, Edorel avait horreur que quelqu'un fasse le ménage à sa place. Imaginez donc quand il a vue la troupe de domestiques qui l'attendait dans son appartement. Bref, à n'utiliser qu'en cas d'extrême urgence. Une fois dans le palais, il fit fi de l'huissier. Je connais le chemin lui lança t-il en pleine face. Arrivée à l'antichambre du bureau du Grand-Duc.

-Annoncez "qui vous savez".

-Euh. Fit le secrétaire.

-Bon, c'est pas grave laissez tomber.

Edorel passa devant, frappa à la porte et entra sans même attendre de réponse. Tordu comme il doit être ça doit pas l'embêter d'être surpris se dit-il en entrant.

-Vous m'avez fait demander Altesse.

- Ah ! mon cher Gatline vous voilà enfin ! Comment se déroule votre séjour parmi nous ? Avez-vous goûté aux charmes de la bonne grosse Martha ?

La lubricité du Grand-duc sembla dégoûter l'aventurier. Un silence pesant, gênant, palpable s'installa

- Hum, je vous ai fait venir pour avoir votre conseil. Le rapport que vous m'avez fait parvenir est remarquable. Cela me change des panégériques de ce diable de Zabrücksi. A votre avis quelles sont les mesure à mettre en oeuvre pour la paix et l'unité de nos Etats ? La bévue de Zabrücksi en Wasserland est consternante, son armée s'est comportée comme une bande d'ostrogoths !

Le visage d'Edo s'assombrit, il se ressaisit in extremis afin de ne pas étrangler le souverain, et il se mit à rêver :
FUS RO DAH !
Pendant que le Grand-Duc lui déclamait sa tirade, Edo s'imaginait se dernier entrain de se faire catapulté dans les airs, soufflant au passage une grande parti du mobilier (et du palais), avec une musique épique et grandiloquente en fond sonore. Il fut tiré de son amusement onirique quand il entendit le terme "ostrogoths". Bien entendue, si il n'avait pas saisi la moitié de la question, Edorel savait de quoi son employeur parlait.

-Ce que vous devriez faire ? Rien de plus simple. Le stricte minimum, vous ne pouvez pas désavouer Zabrücksi comme ça. Si cette homme est si bien gradé et décoré, c'est qu'il a amplement mériter ses récompenses, et donc qu'il a les capacités pour résoudre un conflit. Inutile de faire tomber une tête au moindre pépin comme les turcoses avaient l'habitude de faire. Contentez vous de le rappeler à l'ordre. Une guerre qu'elle soit civile ou étrangère doit être régler promptement et avec le moins de pertes possibles. Déjà nous pouvons dire que l'affaire ayant été réglé en quatre jours grand maximum, c'est déjà ça de pris. Après pour les pertes ça l'est moins. Mon avis la dessus, serait de se concentré sur la reconstruction de Kreuzeunbourg, et procéder a un assainissement de l'administration locale. Changez deux-trois fonctionnaires locaux, mutez les à d'autres postes et faites venir des nouvelles têtes. Plus jeunes, avec des qualifications plus récentes, qui serait plus aptes a entendre les revendications populaires. N'oublions pas qu'il faut contenter chaque parties, un changement trop radicale peut être néfaste pour un des parties concernés (en l'occurrence ou l'aristocratie, ou la bourgeoisie, voir les deux.)

Le but est de maintenir une collaboration entre les classes, que l'on soit en monarchie ou en république, l'un ne peut pas aller sans l'autre. En bref, c'est un équilibre fragile qu'il faut maintenir du mieux que l'on peut, répondre aux appels du peuple est nécessaire, mais toujours dans l'optique d'un consensus qui puisse être appréciable aussi bien par le peuple que par les classes supérieures.

- Voilà qui est bien réfléchi. Nous sommes satisfait de vos service. A ce titre, je souhaite vous confier le commandement des Services Spéciaux - les ZZZ - qui font du renseignement autant intérieur qu'extérieur. L'organigrame sera modifier afin de les faire dépendre directement de la Maison Militaire du Grand-duc et de moi seul.

Enfin la direction de l'Académie Militaire de Zandhurst est libre. Vous avez un passé militaire me semble-t-il ? Accepteriez vous de présider à la formation de nos futurs officiers ?

Les deux propositions ne manquèrent pas de faire saliver Edorel. Il imaginait les perspectives dans l'une comme dans l'autre proposition. Directeur d'académie militaire, il pourrait parfaire son système de probabilités et d'empirisme dont la thèse lui avait valu son diplôme de lieutenant en second à l'école du génie. Et ensuite il l'enseignerait à son tour à d'autres.

De l'autre coté, prendre la tête d'un service de renseignement et d'espionnage ne le gênerait pas non plus. Il avait déjà dirigé une tel unité au Belondor quand il s'occupait du département recherches et innovation de la légion.

Et si il prenait les deux ?

Le hic était que la direction de Zandhurst était un emploi publique, il y aurait forcément son nom dans l'organigramme. Ce qu'il lui posait naturellement quelques problèmes.

-Eh bien, voila qui me fait une belle jambe. Va pour le ZZZ. Et c'est bien parce que vous insistez. Ajouta t-il avec un petit air satisfait.

Quand est-ce que je commence ?

- Nous en sommes fort aise. Vous prenez votre poste dès aujourd'hui. L'on vous rappellera. N'hésitez pas à prendre l'initiative si vous le jugez utile. Nous sommes satisafait de cela. Vous bénéficiez de ma protection. Voilà un passeport diplomatique qui vous permettra de voyager à l'étranger sans trop d'ennui. Vos émoluments s'élèveront désormais à hauteur de 180 £Z.

Vous m'intriguer Gatline. Pourquoi faire un tel culte à l'anonymat : êtes vous meurtrier ? contrebandier ? Franz-Mazzon ? Nous regrettons de ne pas vous voir servir la gloire de nos armes. Qu'importe, les fats et les ambitieux rempliront cette tâche.

-Grand-Duc, croyez qu'il est certes déplorable pour moi de devoir me maintenir dans la plus stricte discrétion, quitte à devoir tuer pour rester dans l'ombre. Pourtant ceci est nécessaire. Mais je puis vous faire le serment sur mon honneur que lorsque le temps sera propice, je vous dirais tout.

Permettez moi de me retirer à présent, le devoir m'appelle.

Faites donc cher Edorel, faites... Au plaisir de vous revoir.

"Diable il va croire que je veux l'emboîter" se dit-il.

Allons ne me cachez rien vous aller voir une dame, vous avez maîtresse ? "ce n'est guère plus heureux, il va me croire voyeur... foutre. Fichtre il me croit voyeur... Mince, Il a vu que j'ai vu qu'il me croit voyeur... Ouh ! voilà que j'ai envie d'aller à la selle. Allons dépêchons"

Servez la Couronne Monsieur, nous lui devons tout. "c'est nase ça" Edorel s'en alla. "Ouf, il est parti... Diable qu'est-ce que je peux débiter comme conneries. Où a-t-on mis mon pot de chambre ?"