Palais ducal de Kolstadt

par 34e Duc de Kolstein Mar 14 Nov 2023 - 22:17

Le tout nouveau duc de Kolstadt fit poser son hélicoptère son la pelouse du parc du Palais ducal. D'ordinaire ouvert au public, il avait été fermé pour l'occasion afin d'assurer la sécurité du chef de gouvernement de la plus grande puissance du micromonde et de sa famille.

Donald était aux anges, il accédait au sommet de la hiérarchie nobiliaire, devenant le 34e duc de Kolstein, lui le descendant d'un obscur immigré, Abraham Smith, venu s'installer dans la 1ère moitié du XIXe siècle dans la province la plus industrieuse du Grand-duché. Honneur insigne, il avait été admis à la pairie ducale sans avoir à gravir les échelons de l'aristocratie zollernoise. Mieux encore, le Souverain n'avait pas attendu la fin de son mandat pour récompenser "l'artisan de la Pax Zollernae" ainsi que le présentait la presse.

L’imposant Palais délaissé depuis des siècles, après avoir connu le faste des Wurtemberg, retrouvait ses fonctions de résidence et de cour palatiale, demeure du premier des nobles de la provinces. Les siècles n'avaient point fait outrage à la demeure qui avait, au début du siècle, accueillit la résidence officielle du prince consort Léopold. Il fallait néanmoins l'adapter au usages de la vie moderne, l'eau courante, l'électricité, internet, car le nouveau duc y vivrait. Les ducs n'étaient-ils pas des grands-ducs en leur province ? Quelques modifications furent apportés aux appartements privés afin de les rendre conforme aux goûts du jour, du moins à ceux du couple ducal. On y cassa cloison et porte, y installa de faux plafonds, afin d'obtenir un loft aux allures modernes et épurés

Depuis le matin, un grand nombre de camions stationnaient devant la bâtisse afin d'y apporter le mobilier et la décoration choisie par le couple ducale. Donald arriva sous l'oeil des photographes avec son épouse Sylviana, sa fille Ivanka, le tout nouveau marquis Ozwald, la marquise Anna et leurs enfants. Les cris de ces derniers résonnèrent bientôt dans la galerie des glaces, rompant le silence ancestrale des lieux.

Père et fils prirent un moment à deux :
- Père cet endroit est magnifique, nous voilà duc ! Ah, que nos aïeux doivent être fier de vous ! Famille sans le sou et sans blason, nous voilà au rang de prince médiatisé ! Si grand-père vous voyait (le trentenaire laissait couler une larme)

Un homme dans un costume cravate, l'air dépassé mais désireux de bien faire, aperçu les nouveaux maîtres des lieux. Il s'approcha puis s'inclina :
Vos Grâces ! Je ne vous attendais pas de sitôt... Il s'agissait d'Ernest-Andreas Gelbmann, jeune diplômé de faculté de Science politique, tout nouvel Intendant de la Maison ducale, qui voyait dans ce nouvel emploi l'occasion de s'attacher au service - et à la carrière - de l'homme le plus puissant du Zollernberg

- Bonjour Gelbmann… nous venons tout juste d’arriver, je souhaitais accompagner ma famille pour découvrir… cet endroit

- Naturellement Votre Grâce ! Vous êtes chez vous ! Nous sommes en train de décharger vos effets, j’ai bien reçu les consignes de votre cabinet, tout sera installé selon vos exigences ! Dois-je faire préparer une collation pour ces messieurs dames ? Les cuisines sont prêtes et à votre disposition !

- Oui, je crois que ces garnements - il désignait alors ses petits enfants en plein combat fictif d'escrime - ont faim. Je ne vais pouvoir rester avec vous, je dois me rendre à l'Adlersberg pour suivre l'évolution du front de nos troupes. Mes enfants et mes petits-enfants resteront ici quelques jours. La duchesse supervisera l’installation.

par 34e Duc de Kolstein Jeu 16 Nov 2023 - 22:50

La famille Smith se délassait dans le Petit-Salon (50 mètres carré tout de même !) des appartements privés. Nostalgique d'un temps où ni la presse, ni les activistes de tout poil venait perturber l'intimité familiale, elle profitait jalousement de ce moment suspendu dans le temps. Chacun verre de vin à la main raconta les affres de sa journée et les inquiétudes du moment, ses joies et ses peines. On se régala des anecdotes du père sur le goût du Feld Maréchal pour les zlips et Taio Cruz. On s'aima. On passa du sérieux au futile puis du futile au sérieux.

Invanka, la fille du couple ducal, était une jeune femme brillante, qui avait d'abord fait ses preuves dans le mannequinat avant de rejoindre l'univers audiovisuel zollernois et de se frotter avec succès au monde des affaires dans le commerce de prêt à porter de luxe. Elle prit la parole :

- Père j'aimerais entrer en politique !

L'annonce arrêta net les conversations. Son frère Ozwald gloussa :
- Toi, miss Make Up, en politique ! C'est une blague !
- Et pourquoi pas ? Je suis dipômée de Hilzbury comme toi !
- Tu n'as qu'une licence en économie !... Obtenue je ne sais comment d'ailleurs... C'était pas trop dur de te taper ce chargé de TD gras et libidineux pour valider ton semestre ?
- Connard ! Ivanka avait déjà pris un vase séculaire pour assommer son frère.
Smith intervint :
- Du calme mes enfants. Du calme... Invanka, j'ai peut être quelque chose pour toi. Le gouvernement vient de rattacher à la province la localité scanthéloise de Flossenberg. L'autorité zollernoise y sera là-bas plus que jamais contesté. C'est un territoire de 159 habitants, fief de merkiste et d'antizollerniste primaire. Je te propose d'y représenter mon autorité afin d'y ramener l'ordre. Tu y aménageras avec ton mari car je vais le faire revenir d'opération extérieure en lui provisionnant dès demain une commission de major dans la toute nouvelle milice provinciale que je viens de créer. Quant à toi, tu seras Bailli de Flossenberg !
- Merci Papa ! La jeune femme de vingt-neuf ans laissa exploser sa joie et de démontrer ses talents et de retrouver son époux. Elle quitta la pièce pour appeler sa meilleure amie.

Sylaviana était partie inspecter le dressage de la table avec sa belle fille la marquise Anna. On recevait quelques notables, journalistes, hommes d'affaires, intellectuels, artistes, enorgueillit d'avoir les honneurs du couple ducal. Donald et son fils restèrent seul. Ozwald, premier conseiller de son père exprima quelques réserves :

- N'as-tu pas pris des risques en nommant Ivanka à Flossenberg. Réussira-t-elle, et... tu l'exposes, fit un frère inquiet.
- Elle réussira car elle est ma fille ! Et... Elle a quelques atouts qui ne m'ont pas échappé...
- Ivanka des atouts autre que ses seins ?
- Tais-toi ! Elle a deux qualités indispensables pour le peuple scanthélois...
- Elle est zollernois ça la discrédite !
- Certes, mais elle a appartient à deux minorités et tu sais combien ce peuple faible est friand de cela ?
- Où veux-tu en venir ?
- Il ne t'aura pas échappé que c'est une femme et que, depuis son mariage... elle est hébraïte, autrement dit colvino-compatible !
- C'est malin mais cela suffira-t-il ?
- Je vais envoyé 200 hommes commandés par ton beau-frère. Ils auront peut-être de bonne intention mais nous nous aurons les canons ! ah ah ah !

La conversation se termina en éclat de rire, les deux hommes passèrent au Salon pour dîner, leurs invités étaient arrivés.

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