(Wilhelstaufen - la Citadelle) Visite impromptue

Les lourdes chaînes du pont-levis s'étaient abaissées. Du haut de la sinistre forteresse d'où n'émanait que le chant des corbeaux et le cri des suppliés. Une silhouette se dressait scrutant l'horizon et les faubourgs de la capitale impériale. L'écuyer à la tête de l'escorte sonna du cor afin de demander l'accès à la forteresse séculaire se jetant sur la Zpree. A la vue de l'oriflamme impérial, le capitaine Berzumé, ordonna l'ouverture de la herse. L'escorte s'engouffra. A sa tête s'y trouvait un chevalier d' écarlate vêtu, un colosse aux mains d'ours, à la voix de stentor, un géant à la barbe rousse maniant un lourd accent wasserlandais :
- Devant la haute stature de la bête humaine, le capitaine s'inclina
- Je suis Messire Robert de Brandebourg
- Le capitaine se courbant, Messire...
- Je suis mandé par l'Empereur pour rencontrer vos prisonnières.

La Citadelle servait de prisons impériales. La Tour maîtresse accueillait deux prisonnières de la plus haute stature. Le chevalier écarlate pénétra dans la cellule des prisonnières :
- Mes Cousines ! Je suis fort aise de vous voir ! - se trouvait devant l'envoyé ses cousines, Marguerite de Wurtemberg, épouse de Louis de Nazzau, femme de l'Empereur élu, et Blanche de Brandebourg, épouse de Charles de Nazzau, frère du Souverain. Toutes deux avaient été emprisonnés à la suite de l'adultère qu'elles avaient commises avec un écuyer de Comte de Wilhelhof le Sire Der Klein, mort émasculé écorché vif, brûlé, décapité. Allons quel piètre logis ! Berzumé ! gueula-t-il mettez ses dames en de meilleurs conditions. Qu'on leur apporte meubles ! et un repas ! des poulardes vites !
Le pauvre capitaine du vidé son logis, et faire cuisiné son propre repas pour satisfaire le Diable rouge.
- Que vous amène ici mon cousin ? Est-ce votre libération
- Presque !
- Sa Majesté consent à vous transférer dans un... couvent dans votre choix, si...
- Si ?...
- Si vous dites que votre mariage n'a jamais été consommé.
- Sa Majesté veut donc me répudié ! et abâtardir notre fille !
- Vous ne l'aimez pas !
- Parce qu'elle est de son père Messire de Brandebourg !
- Louis est passé sur moi et bien passé ! Et rien ne me fera dire le contraire ! Je suis de jure votre impératrice ! prosternez-vous !

- Allons ma cousine... Vous avez beaux jeux de vous draper dans la pourpre impériale après vous êtes salie dans le lucre ! Pour l'heure vous n'êtes rien qu'une putain aux yeux du monde et de votre époux !

Robert s'approcha d'elle, il sentait la sueur, la vinasse, ses mains étaient encore grasse du lard qu'il venait de manger. La tenant par la taille, et la serrant contre l'embrasure de la meurtrière, il lui susurra à l'oreille. Ma cousine, je ne vous abandonnerai pas moi. Ses lèvres frôlaient le coup de la princesse, entre ses pattes d'ours, elle semblait défaillir de plaisir

- Marguerite, consentez à signer cet acte d'aveu.
Elle lui décocha une claque pour toute réponse, mettant fin à l'incestueux jeu amoureux.
- Robert ! La fréquentation des ribaudes ne vous à point donner l'art pour pratiquer le chantage de la chair. Vous oubliez que nous autre femme de princes, en sommes expertes !